Communiqué EELV
Communiqué de presse du 14 février 2011
34 réacteurs situés dans 5 régions viennent d'être déclarés touchés par un
avis d'incident, émis par l'Autorité de sûreté nucléaire, le 7 février
dernier intitulé « Anomalie générique concernant le système d'injection de
sécurité des réacteurs de 900 MWe ». Sans la vigilance du Réseau Sortir du
nucléaire ce grave manquement à la sécurité serait passé complètement
inaperçu.
L'autorité de sûreté y écrit en effet cette phrase particulièrement inquiétante :
«En situation accidentelle, pour certaines tailles de brèche du circuit primaire principal, l'injection de sécurité à haute pression pourrait ne pas permettre de refroidir suffisamment le cœur du réacteur.»
Or, la perte de refroidissement du cœur du réacteur est un des deux
évènements les plus redoutés - avec l'accident de criticité- et qui sont
donc au centre de toutes les règles de sûreté.
Publier un avis sibyllin sur un site internet, sans aucune procédure
d'information des citoyen-nes, ni même de leurs éluEs a beau être classique
dans notre pays, cela reste inacceptable.
Quand en plus l'avis précise qu'« EDF envisage de mettre en place une
instrumentation par ultra sons permettant de mesurer de manière plus précise
les débits d'eau injectés par le RIS à haute pression. Dans un premier
temps, des essais seront réalisés début 2011 sur un réacteur. » et qu' « En
fonction des résultats obtenus sur ce réacteur, cette solution sera
implantée sur l'ensemble des réacteurs impactés par cette anomalie. » on
frise l'irresponsabilité. Que se passera t-il si les premiers essais sont
infructueux ?
Quelques évidentes et légitimes questions se posent pour les populations et leurs élues :
Existe-t'il un système complémentaire au système d'injection de
sécurité (RIS) en cas de perte de refroidissement du circuit primaire ?
Comment se fait-il que ce défaut ne touche que les 34 réacteurs à
900 MW et pas les autres ? Est-ce que les instruments de sécurité des autres
réacteurs conçus ultérieurement sont plus fiables et précis ? Si oui,
pourquoi n'ont-ils pas été déployés sur les 900 MW ?
Comment expliquer que cette anomalie n'ait jamais été détectée
lors des visites décennales des réacteurs ? En particulier lors des plus
récentes visant à prolonger la vie des réacteurs de Fessenheim au-delà des
30 années initialement prévues ?
Quelles mesures ont-été imposées à l'exploitant pour remédier au
plus vite à cette situation ? Un arrêt des réacteurs est généralement la
solution retenue dans ce genre de cas, a minima une baisse de puissance
est-elle envisagée ?
· Que se passerait-il si, pendant qu'EDF « envisage » de mesurer la
gravité de l'anomalie identifiée, un accident intervenait sur l'un des 34
réacteurs ?
Quels risques courent les populations concernées ?
Europe Ecologie - Les Verts va saisir le Haut Comité pour la Transparence et
l'Information sur la Sécurité Nucléaire, les Ministres Kosciusko-Morizet et
Besson, le président de l'ASN ainsi que chaque Préfet de région concerné
pour obtenir des réponses à ces questions. Nous nous réservons la
possibilité de donner toutes les suites juridiques nécessaires afin de
préserver la sécurité des populations.