technique agricole
Pour un semis direct (sources : wikipédia)
Avantages[modifier]
Le labour, en climat continental (tempéré froid), à une profondeur ne dépassant pas 20 cm, aère le sol en le décompactant. Il mélange au sol les résidus de culture, les fumiers solides, la chaux et les engrais minéraux tout en y introduisant de l'oxygène. Ce faisant, il réduit les pertes d'azote par volatilisation, accélère la minéralisation et augmente l'azote disponible à court terme pour la décomposition de la matière organique. Il efface les empreintes de pneus et les ornières causées par la machinerie de récolte. Il contrôle plusieurs mauvaises herbes vivaces et repousse la croissance des autres mauvaises herbes au printemps en même temps que la culture. Il accélère le réchauffement du sol et l'évaporation de l'eau au printemps du fait de la moins grande quantité de résidus en surface. Il brise le cycle des maladies. Il facilite le semis par un semoir moins pesant. Il contrôle plusieurs ennemis des cultures (limaces, tipules, mouches des semis, noctuelles, pyrales, vers gris). Il fait augmenter le nombre de vers de terre "mangeurs de terre" (endogés) mais au détriment des gros vers de terre fouisseurs (anéciques).
Inconvénients[modifier]
Le labour présente cependant de graves inconvénients tels que :
* créer une "semelle de labour". Le labour des sols humides, notamment, est une véritable catastrophe environnementale car il génère une compaction accrue.
* faire disparaître la couche d'humus superficielle (les complexes argilo-humiques),
* exposer le sol à l'érosion (qui peut être très importante sur les sols fragiles tels que les sols limoneux développés sur Lœss),
* exposer le sol à la déshydratation et aux ultraviolets solaires,
* diminuer fortement la qualité et la quantité de la matière organique en surface,
* enfouir les résidus végétaux de surface et les amendements organiques, favorisant ainsi leur décomposition anaérobie (dans le cas du labour en profondeur), ce qui nuit aux champignons utiles (ceux-ci sont tous aérobies), favorise l'acidification du sol, ainsi que les nématodes (qui peuvent parasiter les racines) et certaines bactéries anaérobies (qui minéralisent trop rapidement la matière organique), ce qui se traduit par une perte de nitrates (très solubles dans l'eau) et nécessite un coûteux besoin d'engrais (au risque de polluer la nappe phréatique).
Le labour perturbe aussi les vers de terre, en particulier les vers de terre anéciques (qui font des galeries verticales) , et en ne les incitant plus à remonter chaque nuit en surface, puisqu'ils trouvent la matière organique enfouie. Leur travail d'aération du sol est donc diminué ou interrompu en surface. La diminution de la biomasse en vers de terre, associée à la disparition du mulch (litière) en surface du sol, modifie rapidementles caractéristiques de la couche de surface du sol (la couche arable) qui devient homogène.
Avec les méthodes de labour actuelles, certains sols, sensibles à l'érosion, s'érodent d'un millimètre par an. Or, pour reconstituer cette minuscule épaisseur, il faut dix années[1].
Le labour est pour ces raisons ainsi que pour réduire le temps de travail et réduire la consommation de carburants de plus en plus remis en cause, notamment sur les sols fragiles, secs, ou exposés aux climats tropicaux, pour ses conséquences sur la dégradation des sols. Cependant, les cultures sans labour sont techniquement plus exigeantes, délicates et complexes.
Alternatives[modifier]
Pour cette raison, les techniques culturales simplifiées et TSL (Travail du sol sans labour), généralement avec semis direct sous couvert végétal, ont été développées comme alternatives au labour, notamment en France dans les zones à risque érosif déjà élevé (pentes, zones inondables, sols exposés aux pluies et vents forts), par des agronomes, et des agriculteurs. Le semis direct est applicable sur tous les terrains et préserve beaucoup mieux la faune et les auxiliaires, surtout s'il n'y a pas d'utilisation de désherbant chimique, mais semis sur chaume des cultures de l'année précédente, ou sur des céréales à fort développement racinaire, mais qui gèleront en hiver.
Ces techniques semblent pouvoir être adaptées à de nombreux types de sol. Sur les sols dégradés, les rendements peuvent souvent doubler et permettre une résistance à la sécheresse et une résilience écologique très améliorée[2] et sont toujours très améliorés.
Une autre conception des labours, avec des outils innovants, plus légers et moins destructeurs du sol, est également pratiquée. Ces outils, conçus au départ par Jean Nolle, fonctionnent avec la traction animale.